2023 - La volonté des morts by Abloul Shams-Edine

Auteur:Abloul, Shams-Edine [Abloul, Shams-Edine]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller
Publié: 2023-12-16T23:00:00+00:00

*

Nazim se tenait debout sur le trottoir qui faisait face au commissariat. De là où il était, il pouvait apercevoir la réception, une sorte de comptoir à faïence et à marbre, exactement comme on en trouvait dans les cafés populaires, derrière lequel se tenait une femme flic à la corpulence imposante. Accroché au mur derrière elle, on pouvait apercevoir le cadre de Abdelaziz droit et fier. Cette image si familière qu’on croisait partout depuis une vingtaine d’année, semblait hors du temps et faisait à présent partie du paysage.

Pendant un instant, Nazim réprima la tentation d’aller demander à la dame sans cou des nouvelles de son collègue Saddek. Peut-être qu’entre temps, il serait revenu ? Et dans ce cas, pensa-t-il, il pouvait s’entretenir directement avec lui, ce qui lui ferait gagner un temps considérable. Après un moment de réflexion, Nazim chassa l’idée de son esprit et décida de coller au plan. Il pouvait se montrer tellement naïf par moment qu’il pourrait rougir de sa propre bêtise.

Nazim observait un à un les locaux commerciaux établis à la droite et à la gauche du commissariat. Comme il l’avait supposé, des caméras de surveillance, il y en avait un paquet. Il traçait des lignes imaginaires partant de chacune des caméras, essayant de trouver celles qui pointaient vers l’entrée du commissariat. L’exercice n’était pas facile mais, si la chance de consulter des images de surveillance venait à s’offrir à lui, il devait être sûr d’avoir demandé à la bonne personne, surtout qu’à ce stade, il ne savait même pas comment demander un tel service sans soulever de question.

Au milieu de cette toile d’araignée imaginaire, deux caméras semblaient bien positionnées. La première, était placée à l’entrée d’une bijouterie aux présentoirs étincelants d’or. La deuxième, un point de vente de téléphones portables. L’intuition de Nazim qui lui indiquait que le moins commode des deux sera le bijoutier, était fondée. Le vieux commerçant riait encore au moment où Nazim le quittait, bredouille. J’ai déjà eu affaire à des voleurs, certains très malins, mais des comme toi, jamais, qu’il disait. Nazim marcha droit devant pour se faire oublier, et ne revint que bien des instants plus tard.

Il tenta sa chance avec le deuxième. Le magasin était spacieux et miraculeusement vide, et du calme ambiant se détachait le son d’une Sourate coranique que personne n’écoutait. Celui qui semblait être le propriétaire, un grand malabar taillé dans le même bois que Bassim, le fils de Abdel-Ouadoude, comptait une liasse de billets derrière un comptoir en verre. De l’autre côté de la boutique, un jeune garçon maigre aux oreilles décollés regardait Nazim.

—Vous cherchez un téléphone ? dit le garçon.

Nazim s’approcha de lui d’un pas mal assuré.

—Oui, enfin, non. Je cherche le propriétaire si c’est possible.

—Issam ! s’écria le garçon, le monsieur cherche à parler au responsable.

Nazim se retourna. Issam, qui perdit le compte, le fixait désappointer, Nazim parla.

—Salam ! Voilà monsieur, au fait il y a de cela quelques jours, on m’a volé ma moto ici, je l’avais garé sur ce trottoir et à mon retour elle avait disparu.

Télécharger

Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.